Devenir Compositeur de Musique de Film

Devenir Compositeur de Musique de Film

Un compositeur de musique de film doit savoir composer ou écrire une musique au service d’un film, d’une histoire, en y amenant son histoire personnelle.

Le métier de compositeur de musique de film

Quand je serai grand, je voudrais devenir : productrice, maquilleur – effets spéciaux, costumière, directeur de la photo…

Quand je serai grand, je deviendrai script, régie pub, ingénieur du son…

Quand je serai grand, je voudrais devenir monteur, assistant-réalisateur, chef décoratrice…

Quand je serai grand, je ferai mon cinéma.

Laurent Juillet, compositeur de musique de film

Devenir Compositeur de Musique de FilmJe m’appelle Noumia, j’ai 12 ans et quand je serai grande, je voudrais devenir compositrice de musique du film.

Lui, c’est Laurent Juillet, il est compositeur de musique de film et je vais passer une journée avec lui, pour découvrir son métier.

– Bonjour, vous êtes Laurent ?

– Bonjour, toi, tu dois être Noumia. Enchanté !

Viens, c’est par ici. Je vais te montrer l’endroit où je travaille, mon petit studio.

 À quoi sert la musique d’un film ?

– Elle est là pour souligner, pour renforcer, pour accompagner une scène.

Il faut être très vigilant sur la musique. Donc on a tendance, lorsqu’on commence, à en mettre un peu partout.

Et en général, on travaille par thème. Donc il y a le thème du héros en général, le thème féminin, le thème romantique, le thème aventure… C’est un accompagnement pour renforcer l’émotion, la peur, le rire…

– Et tu travailles sur quoi en ce moment ?

– Là, on travaille sur une série d’animation qui s’appelle Wakfu. Où j’ai composé des musiques.

On est plusieurs compositeurs sur la série, en fait.

Et moi, j’ai composé quelques musiques de la série.

– Et comment ça marche pour le faire ?

– J’ai un logiciel qui est ici, ou si tu veux, j’ai des banques de sons.

Il y a des sons, tout de suite, c’est dramatique : tu mets une timbale…

– C’est stressant !

– Oui, exactement. Tu vois ça te crée une émotion. Tu as l’impression qu’on te rentre dedans avec de la craie. Tu vois, bah les sons, c’est ça ! Ça génère une émotion, ça te génère un truc.

Et en fait après, ce que je vais faire, ben, je vais faire comme si j’avais un vrai orchestre devant moi. Je vais composer pour chaque instrument. En fait, tu vois sur chaque ligne, tu as tous les instruments qui sont ici, qui sont listés.

Donc en fait, moi, je reçois ça. Moi, j’ai la musique à faire à partir de cette scène-là.

– D’accord,

– Comme tu peux remarquer, il n’y a vraiment pas de son, il n’y a aucun bruitages, il n’y a rien. C’est-à-dire que c’est un son brut.

C’est une des entrées secrètes vers le sanctuaire. Viens Eva !

– On a que les voix témoins. Moi, je dois faire que de la musique. Les bruitages seront ajoutés après, les voix seront refaites après.

– L’image, ça compte pour la musique ?

– La musique doit aller avec l’image, c’est obligatoire. Et l’avantage de la musique de films et de la musique à l’image, en fait, c’est qu’on peut vraiment marier tous les styles, on n’a pas de limites.

– Alors, qu’est ce qui t’a donné envie de faire compositeur de musique de film ?

– Alors, ça s’est passé au conservatoire avec un remplaçant, ma prof de solfège, qui un jour est arrivé avec un disque de « L’île aux pirates« , la musique de John Downey et qui nous a mis ça en cours. Tu vois, à l’époque, moi je jouais un peu de Rock’n’roll, etc…

Et j’écoutais ça. C’est une musique symphonique, en fait, mais je l’ai trouvé très Rock’n’roll, justement cette musique.

Je me suis dit : c’est génial, ça recoupe tout ce que j’aime, à la fois : la musique classique et puis il y a une énergie dans cette musique. Donc voilà, ça a été ça !

– Qu’est-ce que tu mettrais, comme musique, pour faire cette sensation de vertige, ça t’inspire quoi ?

– Des sons plus graves !

– Alors tu vois, pour moi, par exemple, les sons graves, ce sont les basses donc c’est plutôt le bas et là, on est plutôt en hauteur puisqu’elle tombe, c’est vertigineux..

– On passe de la musique aiguë au grave ?

– À quel moment tu passerais aux graves ?

– Quand elle tombe.

– Alors moi, j’ai fait exactement l’inverse de ce que tu as dit. Mais pourquoi pas ! Tu vois, si t’étais la compositrice, ce serait ta vision de la scène.

Et la musique va s’accélérer. Là, on est plutôt dans les graves, c’est dramatique. Tu vois le vertige ? Tu es suspendue, en fait. Qu’est-ce qui se passe – qu’est ce qui se passe – qu’est ce qui se passe – qu’est ce qui se passe – qu’est ce qui se passe…

– Alors en fait, quand j’étais petite, j’ai vu la Panthère rose au cinéma. Et justement, dans la Panthère rose, on voyait un studio d’enregistrement, avec un grand orchestre, avec pleins d’instruments et je me suis dit : un jour, j’irai là-bas.

– Dans « The Restroom », c’est quoi ton rôle ?

– C’est moi qui ai fait la partition, qui écris la musique. C’est moi qui dis ce que je veux, ce que je ne veux pas. Donc : la manière de jouer, l’intention des musiciens, l’équilibre entre les musiciens.

On pourrait imaginer plein de façons de jouer cette musique, comme c’est moi qui ai fait la partition, c’est moi qui dis : je veux que ça soit comme ci ou comme ça.

– D’accord

– D’accord ! Vous pouvez jouer plus sur votre descente chromatique ici, à la fin.

– Ils ne connaissent pas le morceau. C’est la première fois qu’ils le jouent.

– Comment tu pourrais définir ton métier ?

– Mon métier, c’est de savoir composer ou écrire une musique au service d’un film, d’une histoire, en y amenant mon histoire personnelle en fait. Je suis vraiment là pour servir l’histoire du film, c’est ça qui prime.

– Déjà à la fin, ce n’est pas une croche et il y a une noire pour tout le monde, on l’appuie un peu. Et on va faire un crescendo, il faut descendre la nuance à mezzo-forte ou mezzo-piano à 70 et crescendo, en marquant bien les noires, les basses, les temps quoi.

– Bon alors, comment tu trouves ça par rapport au studio, et ce qu’on a fait l’autre jour ?

– Ben, je trouve ça assez impressionnant parce que je m’attendais pas à ça, aussi profondément. Je trouve ça bizarre, mais ça fait bien.

– ça prend de l’ampleur !

– Oui, je trouve ça plus réaliste qu’avec l’ordinateur.

– Pour moi, c’est bon !

– Alors, ces deux jours passés, en compagnie d’un compositeur et de la musique d’un film, de voir comment ça se passe, l’envers du décor ?

– J’ai trouvé ça super, franchement. Je trouve que les musiciens, ils arrivent à transmettre des émotions au public. Et, je trouve ça super, comment les compositeurs font leur travail.

– Tu vois toute la particularité du compositeur, c’est qu’on est tout seul ; puis d’un seul coup, il y a beaucoup de monde.

– Merci beaucoup !

– Je te dis au revoir, je te dis bonne chance pour la suite !

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