Pianiste, Compositeur, Chef d’orchestre de musique de film

Pianiste, Compositeur, Chef d’orchestre de musique de film

Mathieu Lamboley – compositeur de musique de film

Blonde pour Brune vous emmène à la rencontre de : Mathieu Lamboley.

– Tu es pianiste, compositeur, chef d’orchestre de musique de film. Comment en es-tu arrivé là ?

Est-ce que pour toi, c’est la passion, les rencontres de la vie ou la persévérance dans le travail ?

 

– C’est un peu les trois à la fois j’ai envie de dire. À la base, c’est la passion de la musique. Moi, j’ai commencé au conservatoire donc il y a beaucoup de travail ; on commence très jeune et on travaille son instrument tous les jours ; quand on sort du conservatoire, on a des rencontres qui nous permettent après d’évoluer dans le métier. J’ai envie de dire, c’est les trois à la fois.

 

– D’après toi, Mathieu, quelle est la qualité impérative pour être compositeur de musique de films ?

 

– Alors, je pense qu’il faut arriver à s’isoler, faire des grosses périodes intenses de travail, peut-être pendant presque trois jours ne pas dormir parce qu’on a beaucoup d’impératifs. Et à la fois arriver à se renouveler, être motivé par l’envie de créer de nouvelles choses, ou composer de la musique. Et je pense qu’il faut une certaine discipline aussi.

Je ne suis jamais dit il y a 10 ans : tiens je serai compositeur.

 

– Ce n’était pas un rêve ?

 

– Pas particulièrement ! En fait le rêve c’était : j’étais au conservatoire, je faisais du piano, j’adorais la musique, j’adorais écrire, je composais des petites choses ; je ne me suis pas visualisé : compositeur de musique de film. Lorsque j’étais au conservatoire, il y avait une annonce, en bas, à la cafétéria, un étudiant des arts déco qui cherchait un compositeur pour son projet et j’ai trouvé que le fait d’avoir un support extérieur pour la composition était intéressant. J’ai voulu renouveler ça par la suite.

 

– Avec tous les moyens techniques d’aujourd’hui, tous les logiciels émergents et puis par le passé, c’est vrai que le compositeur, il avait sa partition.

Est-ce que, tu es plus partisan d’avoir tout de suite ton œuvre directement sur le logiciel avec tes visions globales ; où est-ce que tu amènes le passage à l’écriture, Mathieu ?

 

– Le lien avec le papier-crayon est indispensable. Les outils actuels permettent de gagner du temps, sur certaines choses, notamment tout ce qui est éditeur de partition. On n’a plus besoin de copier, on a plus de besoins d’avoir 10 personnes qui écrivent chaque partie à la main. Je pense qu’il faut prendre les ordinateurs comme des outils et non pas comme des faiseurs de musique.

 

– Du coup, tu es chef d’orchestre de musiques de films, est ce que le live ça te plairait ?

 

– Alors, j’ai déjà fait du live, un petit peu. J’avais composé des pièces pour orchestre qu’on avait joué dans le cadre de concerts. À mon sens, il n’y a pas de grandes différences en séance d’enregistrement. On a les musiciens en métronome puisqu’il faut caler les choses à l’image. Après, en live, il y a un avantage : c’est qu’on peut diriger l’orchestre, le faire ralentir, le faire accélérer, disons qu’il y a une flexibilité musicale qui est intéressante, qu’on n’a pas forcément en studio. Du coup, on a beau faire un geste pour essayer de les faire ralentir mais ce n’est pas possible, parce que tout est très cadré.

 

– Est ce que tu préfères lire d’abord le scénario ou visionner les images pour composer ?

 

– Ça m’est arrivé plein de fois de travailler vraiment au dernier moment, c’est-à-dire avec juste les images. On avait 15 jours pour composer la musique. Avec le réalisateur, du coup, il y a une sorte de rush comme ça, mais c’est intéressant aussi parce qu’on n’a pas trop le temps de réfléchir et on est obligé d’être efficace. Donc, ce que je disais d’ailleurs au début, quand on fait de la musique de film, il faut être assez rapide en fait. Quand on a le scénario, d’ailleurs, je suis sur des projets où j’ai les scénarii, et ça, c’est très intéressant, car ça nous permet aussi de réfléchir un peu plus en amont, sur la couleur musicale qu’on va donner, d’aller en profondeur avec le réalisateur.

 

– Est ce que ton intuition te guide dans ton inspiration Mathieu ?

 

– L’inspiration est instinctive et après, elle se raisonne ; disons que souvent, c’est comme ça, c’est des mélodies ou c’est choses qui viennent un peu comme ça et après, on les structure, en fait, on les orchestre, il y a tout un travail technique qui existe derrière. Mais je pense que la base est quand même assez instinctive.

 

– Est ce que tu préfères le mode majeur ou le mode mineur ?

 

– Je n’ai pas particulièrement de préférence ; ça dépend vraiment de ce qu’on veut dire. Alors c’est drôle parce que la plupart du temps, on dit que mineur, c’est triste et majeur, c’est joyeux. Mais en vrai non, parce qu’on peut très bien composer quelque chose qui soit dans une tonalité majeure et qui finalement soit très triste avec une forme de nostalgie. Et l’inverse est vrai aussi.

Mathieu Lamboley, compositeur de musique de film

– Est ce que tu préfères les blondes ou les brunes ?

 

– Ah la la, non mais là, je ne vais pas dire ça. C’est terrible ! Moi, je préfère plutôt les brunes, désolé. Mais cela dit, il y a des blondes qui sont très jolies aussi.

 

– Où est-ce qu’on te retrouve prochainement ?

 

– Alors, la prochaine fois, on me retrouve sur Minuscule, ce film d’animation qui sort le 30 janvier.

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