Comment analyser un film

Comment analyser un film

Comment analyser un film ?

Analyser un film.

Chacun fait ses catégories à sa façon, je vais vous donner ma façon de classer les différents types de fonctionnement des films et la façon dont la musique doit fonctionne. C’est différent pour chaque film, pour chaque série. J’ai fait beaucoup de séries télé, j’ai fait une centaine d’heures de musique pour la télévision, j’   ai été amené à faire ça extrêmement souvent.

  • Il y a des musiques d’action.
  • Des scènes angoissantes. On doit savoir faire la différence entre le stress et le suspens.
  • Des musiques émouvantes. Il peut y avoir plusieurs types d’émotions. Tout dépend du programme si ça justifie de faire des sous-catégories ou pas.
  • Les thèmes de personnages. Cela dépend aussi du programme. Si c’est de la musique pour l’animation, il est très fréquent d’avoir un thème par personnage.
  • Les «cartes postales»: si ça se passe en Afrique par exemple, très souvent,  il va falloir faire des musiques ethniques: Afrique, Japon, Inde etc… La musique s’imprégnera du lieu où se passe l’action.

Essayer de deviner les différentes catégories pour ce dessin animé ?

  • Comment classer ces différents passages?
  • Quel est le rôle de la musique sur ce passage?

Alors vous vous êtes fait votre petite idée? On le regarde ensemble et on en parle.

Donc ici, c’est quoi? Ça peut être déjà un genre de petite action. On n’a pas spécialement envie de faire la carte postale de la banquise etc. La musique fait partie intégrante du son design jusqu’à 1 min 10 puisque ce sont quelques notes qui justifient les actions de Scratch. Nous, on fait plus l’analyse de ce qui se passe à l’image et ensuite on met de la musique ou on ne met pas de musique. Pour moi, c’est plus une petite action. Quand on a des personnages comme ça, on peut dire que c’est une scène de stress. Mais en dessin animé, on aime bien avoir une catégorie supplémentaire spécifique. En fait, on analyse les informations de l’image comme si ce film débarquait complètement muet, sans aucune information et que nous, en tant que compositeur, on devait l’analyser pour potentiellement mettre de la musique partout.

C’est ça l’exercice. Je ne dis pas que c’est ce qu’un réalisateur vous demandera parce que c’est très différent d’un réalisateur à l’autre, d’une production à l’autre. Mais là, c’est un exercice pour comprendre l’analyse d’un film. Donc je ne vous demande pas de l’analyser tel qu’il a été fait mais tel qu’on peut ranger les différents plans, les différentes séquences en catégories de types d’illustrations. En dessin animé, on dirait que c’est une réaction de personnage. Quand j’ai vu que c’est une réaction, ça ne veut pas dire que forcément je vais la jouer en musique mais ça veut dire que je comprends que là l’image me donne une information de réaction de personnage. Donc selon le type de production, selon ce que va me dire le réalisateur, je peux l’illustrer en musique ou pas.

Ce qui est intéressant, c’est que là, c’est le début d’un long métrage. Et donc ce qui a été utilisé par la production sont des choses assez sobres parce que le film va durer une heure et demie. Mais si on avait juste ce petit court métrage à faire d’une manière isolée, on serait beaucoup plus proche de Tex Avery et la musique dirait beaucoup plus de choses. Voilà! Ceci pour justifier le fait que nous on peut analyser tout un tas de séquences images qui n’ont pas forcément été utilisées pour faire de la musique mais nous on aurait très bien pu avoir une approche différente pour ce court métrage et mettre beaucoup plus de musique, la faire fonctionner différemment.

Scène de stress

C’est pour ça que la musique met une petite note de stress. Et ici, pareil, c’est une réac. Et ici de nouveau un stress. C’est un stress avec de l’action. Il y a des nuances. Mais ça arrive très souvent qu’il y ait un chevauchement, c’est-à-dire que là c’est du stress mais avec aussi de l’action puisqu’il y a une chute mais c’est principalement du stress parce que là il se fait quand même brûler etc…  C’est pour ça que si ça se justifie, vous pouvez ouvrir des sous-catégories dans le stress. En général, on n’a pas forcément besoin de faire beaucoup de sous-catégories mais c’est possible selon la taille de la série. Il m’est arrivé de travailler sur des séries qui faisaient plus de 100 épisodes.C’est clair que j’avais plus de sous catégories sur des séries très longues que sur des choses plus courtes.

Donc là, il y a un petit gag puisqu’on fait une musique d’ascenseur. On peut ranger cette musique d’ascenseur soit dans une catégorie qu’on peut appeler «remplissage», soit ça peut aussi être considéré comme une «carte postale» puisque finalement l’ascenseur c’est un lieu et donc on le décrit musicalement puisque c’est le gag de ce plan. Là, c’est un type de stress qui est un stress de mystère. Soit on met juste dans le stress, soit on peut faire une sous-catégorie mystère.

Et là, on repart dans l’action. Quelque chose d’intéressant est qu’ici, je ne sais pas si vous l’entendez bien, mais il y a du didgeridoo. Didgeridoo, pourquoi? Parce que c’est l’Australie et que la carte postale pour suggérer en musique l’Australie, c’est le didgeridoo  l’instrument typique de l’Australie.

Action, et carte postale : musique africaine.

L’accordéon parce que pour les Américains, les Européens c’est l’accordéon. C’est rigolo et en même temps un peu agaçant de mon point de vue. En tout cas pour les Américains, l’accordéon c’est l’Europe.

Là, c’est un mélange de stress et d’action. Action et en même temps réaction du personnage. Vous avez vu l’importance de couper la musique? Ça c’est une caractéristique des dessins animés, c’est que pour marquer un impact, arrêter la musique peut être plus fort que de marquer les choses avec la musique. C’est quelque chose qu’on retrouve assez souvent, donc ça crée des fausses pistes. On lance une musique qui complète la fausse piste de penser que le plongeant va bien se passer et puis on coupe et on augmente la surprise comme ça, on augmente le contraste. Donc là, de nouveau le stress.

Voilà, ça vous donne le principe de l’analyse. J’ai choisi quelque chose de court pour que vous puissiez déjà avoir une petite idée.

Stéphane Meer.

Studio Capitale Enseignement.

Cours de musique de film de studio capitale enseignement.

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